Quelques
mots sur vous pour commencer l'interview et faire connaissance,
Alex
on démarre avec toi ?
OK,
C'est parti : J’ai passé les 50 ans, je suis né à Noyon (
la patrie de Jean Calvin )
au
nord de Paris ou j’ai foiré mes études pour me consacrer à la
photo sous toutes
ses
formes. Je suis fils et petit fils de photographe ( en 1914 mon
grand-père faisait des Selfy àVerdun dans les tranchées sur des
plaques de verre 4/5 inchs ). J’ai commencé à faire du
laboratoire noir/blanc en couche-culotte ; j’étais en quelques
sortes prédestiné à
cette
profession et il m’a fallu pas mal d’années d’errance avant de
me
rendre
compte que ça n’était pas forcement ma tasse de thé. Je l’ai
fais
parce
que mes parents pensaient que je n’étais pas capable de faire
autre
chose.
J’ai suivi le conseil de Courteline qui disait : « Mieux vaut
gâcher sa
jeunesse
plutôt que de ne rien en faire du tout »
Laurent
?
J’ai
un peu plus de 40 ans , je suis né à Genève en 19 ...Faites le
calcul vous même !
Plus
sérieusement ! Avec un CFC en publicité en poche et une bonne
expérience
dans
les métiers de la chaîne graphique, j’ai collaborer avec des
pointures
de
l’horlogerie suisse en temps que graphiste &
concepteur-designer, de plus
je
me débrouille en informatique.
Mon
père était mécano et m’a refilé le virus de la clé anglaise…
Comme lui, j'ai gardé mon âme d'enfant ( Ouf ) ... Lui passe sa
vie à jouer au train électrique
et
moi à concevoir des accessoires de scène improbables ...
Alex
!
Comment
t’es-tu orienté vers la décoration ?
A
quarante ans et des brouettes, je ne savais pas planter un clou, ; a
cette
époque,
je traînais beaucoup au théâtre et dans les galeries d’art.
J’ai
rencontré
des artistes lors de premières et de vernissages et c’est là que
j’ai
commencé
à me demander ce que je voudrais faire quand je serai grand.
Laurent
!
Pourquoi
le recyclage ?? Parle-nous de tes aspirations...
On
dit volontiers de moi que j’ai de l’or dans les mains, mais je
travaille plus
facilement.
le bois, l’acier, l’aluminium ou encore l’inox …L’or est un
métal
trop
mou. Plus sérieusement, J’aime l’idée du recyclage sans pour
autant
avoir
des velléités de « sauveur de l’humanité » Je me dis qu’il
est sûrement
trop
tard pour ça.
En
revanche, j’adore pointer du doigt les dérives de notre société
en créant
des
lampes et autres objets de déco à partir de ce que les « enfants
gâtés »
que
nous sommes, abandonnons sur la voie public et dans les brocantes
caritatives.
Alex
!
Au
jour d’aujourd’hui, tu penses avoir trouver ta voie ?
J’ai
la chance de ne pas savoir ce que je vais créer demain tout en
sachant
que
le recyclage est une source d’inspiration inépuisable… C’est
parfois
inconfortable
mais pour moi, c’est une excellente façon d’être créatif :
J’aime
l’idée
d’être au service de l’art et des artistes sans être artiste
moi-même. Je
n’ai
jamais cru au mec qui se lève le matin en se disant :Hâ !
Aujourd’hui, je vais
faire
de l’art ! je préfère celui qui va se coucher sans se rendre
compte qu’il
en
a fait toute la journée…
Laurent
!
Tu
es autodidacte n’est-ce pas ? Quelles sont à ton avis
les
qualités requises pour imaginer des objets et des accessoires tels
que
ceux
que tu fabriques ?
Je
dirai la curiosité, le sens de la mécanique et un œil à la fois
aiguisé et
poétique
qui permet d’imaginer une lampe suspendue en observant les
ressorts
d’un vieux sommier de lit promis à la décharge publique ou la
forme
désuète
d’un ventilateur cabossé abandonné sur le trottoir. Je puise là
mon
inspiration
et je trouve des objets ou des solutions mécaniques que peu de
metteurs
en scène auraient les moyens de s'offrir s’il devaient les faire
fabriquer
en usine.
Alex
! Pour conclure :
Connaissez-vous
l’histoire de ce minuscule oiseau qui veut éteindre
l’incendie
de sa forêt ? Il rempli son petit bec de quelques gouttes d’eau de
mer
et vol au dessus des arbres en feu pour étouffer les flammes. Après
plusieurs
aller-retour un vieux lion fatigué qui l’observe lui crie «
Arrête, tu
t’épuises
pour rien, tu n’y arriveras pas !! Et l’oiseau de lui répondre :
«
Je fais ce que je peux »
La
SARL Rallume est le fruit d’une collaboration
entre
Laurent Bandelier et Alex Gerenton, tous deux indépendants. Ils
travaillent
dans un esprit écologique, et privilégient l’emploi de produits
promis
à la destruction.